lundi 25 juillet 2022

M. Tidiane Sidibé quitte l'APR et rejoint YEWWI ASKAN WI...


La coalition Yewwi Askan Wi (YAW) a vu beaucoup de personnes issues du parti au pouvoir rejoindre son camp ces derniers temps. A noter que les philosophies politiques de ces deux partis diffèrent. Le Sénégal est arrivé à un point où nombreux parmi la population sont ceux qui tirent sur le gouvernement actuel et la gestion du pays. Une chose est sûre, M. SIDIBE a quitté l'APR pour trouver son compte autre part. Les raisons qui l'ont poussé à transhumer sont nombreuses, mais quelques-unes ont été noter dans ses explications. Dans sa prononciation, il a rappelé l'importance de libérer certains pays africains du joug colonial et le Sénégal d'une dictature qui ne disait pas son nom. Le contexte mondial actuel avec la guerre qui oppose l'Ukraine à la Russie a confirmé que les occidentaux n'agissaient qu'en faveur de leurs intérêts. Il a rappelé qu'au-delà des nombreux coups d'État en Afrique existaient ceux “constructionnels” non dits. Bien que l'ONU existe comme solution pour la paix mondiale, les formes de coopération internationale devraient être revues. « L'Union Africaine existe bel et bien et fait son fort du côté des commissions techniques. Ce sont ses commissions politiques qui font défaut car elles ne sont que des associations de chefs d'État pour qui les peuples et ce qu'ils vivent n'intéressent pas. La CEDEAO et l'UEMOA ne sont là que pour des intérêts. Le Président de la République Macky Sall s'est déplacé jusqu'en Russie pour faire lever un embargo alors que celui du Mali était plus proche. Nous vivons une dictature au Sénégal à laquelle l'endettement, la pauvreté et la fatigue ont pris place. Force reste au maître Abdoulaye WADE. Nos félicitations et remerciements à son égard. Un mémorandum ou un statut devait être élevé pour lui en récompense à la démocratie qu'il a fait avancer en Afrique. », hausse-t-il le ton. 

Dans son cours magistral, il était plus que nécessaire de faire prendre conscience à son auditoire des réalités de l'Afrique. « L'Afrique a une superficie de 30,37 millions de km² qui est le triple de celle de la Chine et qui fait le regroupement des superficies des Etats-Unis, de la Chine et de l'Europe. Son nombre d'habitants est de 1,3 milliards avoisinant la Chine qui en compte 1,4 milliards. A l'échelle mondiale, 80% du coltan (minerai utilisé pour la fabrication des téléphones, de certains produits et pour l'électronique), 60% des terres cultivables, 40% du pétrole et du gaz s'y trouvent. L'eau y est tellement disponible pour l'électricité qu'elle pourrait se vendre par exportation. « Pendant ce temps, l'émigration clandestine fait ses preuves alors que toute la richesse du monde se trouve en Afrique. Il est tout à fait paradoxal d'avoir autant de richesses et de sombrer dans la pauvreté. La question que je me pose serait de savoir où sont les intellectuels, les connaisseurs et les patriotes de l'Afrique ? », ajoute-t-il. « Le Sénégal est la porte de l'Afrique et occupe une position stratégique : l'eau y est tellement disponible pour cultiver qu'elle pourrait se faire exporter. Il y a la terre cultivable, la mer pour pêcher les poissons, mais si on ne fait pas attention bientôt il n'y aura ni poissons ni travail pour nos pêcheurs à cause des bateaux chinois et européens. Il y a le fer, le marbre, le zircon, l'or, le pétrole, le gaz, ... pourquoi on est pauvre ? Pourquoi meurt-on de faim ? », poursuit-il. «Il y a surtout le néocolonialisme qui s'est bien installé en Afrique. La décolonisation n'a été qu'un prétexte pour le faire naître.

« La colonisation n'est, jusque-là, pas encore finie au Sénégal, ce ne sont que des leurres. Le franc CFA (Colonies Françaises d'Afrique) en est une parfaite illustration. Il faudra appeler les gens et réveiller les consciences face à cela. Auparavant, pendant la colonisation, il n'y avait que l'AOF (Afrique Occidentale Française) ; mais à l'heure de la décolonisation, elle a été dissoute pour diviser les pays en de petits pays pour les affaiblir. Les révolutionnaires qui voulaient faire de l'Afrique une union ont été réduits en “dictateurs” et tués. Avant de déguerpir, les occidentaux se sont débrouiller à laisser dans leurs colonies des accords auxquels ils seront à chaque fois les premiers exploiteurs en cas de disponibilité de ressources. C'est le cas de la France. Pour de nombreuses élections dans des pays africains, c'est elle qui est derrière pour choisir ses futurs gouverneurs pour ses propres intérêts qui seront élus présidents de ces Etats. », termine-t-il.

Pour ces raisons énoncées, M. SIDIBE trouve son combat pour l'Afrique et pour le Sénégal en particulier en adéquation avec la position de la coalition Yewwi Askan Wi qui y trouve d'ailleurs un contexte plus approprié.

Habibou Basséne GCOM