mardi 19 juillet 2022

LÉGISLATIVES 2022: Recrudescence des violences pré-électorales...


Saccages, affrontements, prises de bec, insultes, tirs de balle, ...la liste est loin d'être exhaustive. Au moment où les campagnes électorales sont en train de battre leur plein, émergent, à côté, des violences multiformes comme argumentaire et nouveau mode d'affirmation politique. Depuis quelques temps, la scène politique sénégalaise baigne dans une mare de violences. A travers les réseaux sociaux, les prononciations virtuelles, les débats télévisés, les meetings, ...les protagonistes ne manquent pas l'occasion de se défouler. Les élections législatives se préparent dans un climat particulièrement tendu. Les crises électorales n'ont pas attendu la proclamation des résultats après le 31 juillet pour se faire sentir. A juste une semaine après la fête de Tabaski, le sermon des imams sur les violences politiques et leur prêche sur la stabilité politique en rapport avec les élections législatives ne font presque plus d'effets ; les précieux conseils prodigués ainsi que les attitudes à tenir ont été rangés aux oubliettes. Entre une opposition contestataire et dévouée pour le changement qui appelle à la résistance et à la désobéissance civile et un parti au pouvoir qui lance des menaces—se croyant tout permis—, les heurts entre militants se sont multipliés. Les images des violences politiques, physiques comme verbales, s’invitent avec récurrence dans nos salons et leur écho boulevere le quotidien. Finalement, tous les moyens sont bons pour détruire l'autre ou le réduire à néant. « Il faut également rappeler qu'en période électorale, il est normal d'avoir une sorte d'explosion de toutes les libertés fondamentales, de tous les droits humains. C'est justement le moment où la liberté d'expression explose. Les marches, les manifestations, tout cela fait  partie de cette liberté d'expression. », explique Alioune Tine, expert indépendant à l'ONU. Mais a quel prix ? Cette liberté d'expression a fait oublier à certains militants les règles de bienséance à observer et les règles de discipline pour ne heurter l'intégrité de personne. Les actes violents commis au nom d'une cause ont modifiés les rapports entre la population à sensibiliser, à convaincre et à faire adhérer et les différents candidats. La force est restée comme moyen de persuasion et la peur comme nouvelle doctrine. “Quant à vouloir s’imposer à ses concitoyens par la violence, c’est toujours chose odieuse même si l'on se donne pour but de réformer des abus”.

« L'enfer c'est les autres », le discrédit est jeté sur chaque potentiel candidat. Le non respect de ses idées et de ses arguments au point de vilipender sa personne n'est pas une forme correcte de politique qui obéit à la stabilité. « Lorsqu'il existe des tensions politiques de cette nature, il est nécessaire de trouver des solutions politiques. Aujourd'hui, la solution, la plus pacifique, la plus appropriée, serait que les acteurs politiques se rencontrent autour d'une table et discutent », soutient Alioune Tine.

Habibou Basséne GCOM