jeudi 14 octobre 2021

TAMBACOUNDA :REMIDEV RENFORCE LES CAPACITES DES JOURNALISTES SUR LES ENJEUX DES MIGRATIONS, LES TECHNIQUES D’INVESTIGATION ET DE RECHERCHE DOCUMENTAIRE SUR LA MIGRATION...


LE RESEAU MIGRATION DEVELOPPEMENT (REMIDEV) avec l’appui de la FONDATION ROSA LUXEMBURG a organisé du  12 AU 14 OCTOBRE 2021 une Session de formation à l’endroit d’une trentaine de journalistes sur les Enjeux des Migrations, les Techniques d’investigation et de Recherche documentaire sur la question. La Rencontre a été présidée par Madame Aby Sarr Gaye du REMIDEV et  Madame Fatou Faye de la Fondation Rosa Luxembourg.

L’Objectif Général est de Contribuer à travers le renforcement des capacités à l’amélioration du traitement et du contenu médiatique sur la question des migrations :  1/ Renforcer les capacités thématiques des journalistes sur les enjeux des migrations. 2/ Renforcer leurs capacités sur les techniques d’investigation et de recherches documentaires.3/ Promouvoir un traitement équilibré et des contenus plus scientifiques sur la question. Ce qui est recherché :Que les journalistes formés n’abordent plus les questions migratoires sous l’angle du sensationnel et des stéréotypes mais de manière plus fouillée. Un traitement positif et plus scientifique de la migration avec des données fiables et une prise en charge du récit des différents acteurs.

Pour rappel, le coronavirus a amplifié au Sénégal les difficiles conditions des migrants (internes et externes) dans un contexte de léthargie notée dans la gouvernance de la migration ; de retard dans la ratification de certains instruments juridiques internationaux en faveur des migrants (C 97, 143, 189 de l’OIT); de retard dans l’adoption de la politique migratoire nationale ; de blocage du Cadre national de Concertation et de Dialogue lancé depuis juillet 2019. Cette pandémie a aussi eu des conséquences sur la situation des sénégalais en général mais aussi sur celle des migrants en termes de contraintes (fermeture des frontières, chômage, précarité des migrants et des familles, interdictions de rapatriements, cherté des billets d’avion, difficultés à percevoir l’aide de l’Etat…). Les migrants vivant au Sénégal ont eux aussi vu leur situation devenir plus difficile. Au-delà de cette situation générale, le dernier trimestre de l’année 2020 a été le théâtre d’une recrudescence des départs à la migration des jeunes sénégalais et ouest africains via l’océan atlantique à destination des îles Canaries  avec des centaines de décès et de disparitions en mer.  Cette situation nous replonge dans les années 2006 avec le phénomène « Barça wala Barsakh » où le Sénégal, en  partenariat avec certains pays d’accueil dont l’Espagne, la France et l’Union européenne en général, avait dû mettre en place plusieurs initiatives et programmes entre 2006 et maintenant pour lutter contre la migration irrégulière et parmi lesquels, on peut citer :   La signature d’accords de « gestion concertée des flux migratoires  » avec la France (2006), Espagne (2006) et Italie (2007) avec pour objectif le renforcement du contrôle des frontières européennes par l’Agence européenne FRONTEX   La mise en place de programmes d’assistance aux migrants de retour  et d’aide au développement à travers le Plan REVA (Retour vers l’Agriculture) avec plus de 30 millions d’euros financés par les partenaires  Le lancement du Programme GOANA (Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance) en 2008 avec un budget estimatif de 344 milliards de francs CFA.  Des programmes de sensibilisation sur les dangers de l’émigration irrégulière et la création d’opportunités socio-économiques au Sénégal.  Le projet « Migration pour le développement en Afrique » financé par l’Union européenne entre 2006 et 2010 pour soutenir les projets agricoles de la diaspora (entre 1,2 et 4,8 milliards frs CFA)  L’augmentation en 2012 du budget du F.A.I.S.E  passant de 300 millions à 3 milliards CFA.  Le lancement en 2015 à la Valette (Malte) du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne en vue de s’attaquer aux « causes profondes de la migration irrégulière» : entre 2015 et 2019, le Sénégal a reçu de ce fonds environ 112 milliards  de francs CFA. Ce contexte de nouveaux départs des candidats à la migration aurait dû  relancer le débat sur les enjeux de la gouvernance de la migration après l’adoption du cadre de politique migratoire pour l’Afrique révisé et son Plan d’action (2018-2030) mais surtout l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières le 19 décembre 2018 par l’Assemblée Générale des Nations Unies (A/RES/73/195). Devant cette situation, force est de constater pour le regretter que depuis plusieurs années, la question migratoire fait l’objet d’un traitement déséquilibré par les médias avec une prédominance de faits divers, du bilan macabre, d’une insuffisance d’analyses du contexte et des vrais enjeux de cette gouvernance nationale et internationale… Est-ce dû à une faiblesse dans la compréhension de la thématique et de ses enjeux ? Est-ce lié à un manque d’engagement sur un sujet qui ne susciterait par beaucoup d’intérêt des médias? Est-ce fait à dessein pour alimenter la rubrique des faits divers ou pour participer aux objectifs de dissuasion ou de criminalisation de la migration de certains acteurs?

Beaucoup de thèmes ont été abordés :1/ Introduction sur la migration : histoire, données, droits (Histoire de la migration et ses différents enjeux).2/ Spécificités et enjeux de la migration féminine.3/Définitions des concepts, Spécificités de la migration sénégalaise et gouvernance.4/Définition des concepts puis Les enjeux et conséquences du durcissement des politiques sur la liberté de circulation dans l’espace CEDEAO, exemple du Niger.5/Introduction sur la recherche documentaire et les techniques d’investigation ( *Introduction sur l’importance de la recherche et du journalisme d’investigation.*Spécificité de la recherche sur la migration).

Kéba kébé GCOM MÉDIA